David Huysentruyt
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Emilie Martinez est graphiste et directrice artistique.
Vous pouvez retrouver ce qu’elle fait sur son site internet et / ou sur son Instagram.
Dans ce témoignage, Emilie vous raconte quelle a été sa réflexion pour choisir sa cible, question que tous les entrepreneurs doivent un jour se poser.
Je lui laisse désormais la parole.
Je suis Emilie, graphiste & directrice artistique.
Choisir sa cible en tant qu’indépendante ?
Choisir sa cible, c’est partir de soi et chercher une vision, des valeurs communes.
J’ai lancé mon activité indépendante car j’avais envie d’exercer mon métier de directrice artistique et d’apporter mon aide à tous les entrepreneurs grâce à mon expérience.
J’aime mon métier c’est une certitude, mais pour l’exercer je répondais et m’adaptais aux demandes variées des clients en leur proposant du sur-mesure, toujours. Un casse-tête à chaque fois pour poser mes prix !
Je le comprends aujourd’hui : ne pas savoir à qui je parlais était mon plus gros frein dans la prospection et dans ma proposition d’offres.
Au moment où j’ai commencé mon accompagnement avec Destination Clients, je savais déjà qu’il fallait que je me spécialise (je pensais d’ailleurs l’être suffisamment en visant « seulement » les indépendants !…). J’avais conscience que parmi les projets déjà réalisés jusqu’ici, j’en avais aimé plus certains que d’autres. C’était avec ceux-là que je m’étais sentie le plus à l’aise, légitime, utile… et même la plus compétente, sans réellement identifier les raisons.
La recherche de ma cible idéale m’a permis de comprendre pourquoi.
J’ai rapidement compris que « se nicher » était la solution, et c’est ce vers quoi je souhaitais aller. J’ai découvert dans le groupe des expos (groupe Facebook où se retrouvent les clients de chez Destination Clients) les expériences d’autres graphistes ou directeurs artistiques. C’était rassurant, inspirant et confirmait cette conviction. Et pourtant… une petite bataille de « oui maiiiis… » se jouait dans ma tête : « choisir c’est renoncé », « se nicher c’est se fermer des portes », « et si je faisais le mauvais choix… »…
Comment choisir la personne que j’avais envie d’aider le plus ? Quel est son métier, son activité ? Pleine de doutes, ces questions amenaient une certaine peur qui m’empêchait de passer à l’action.
Le fameux client idéal : c’est une des étapes de la formation qui m’a demandée le plus de réflexion, le plus de temps… Et c’est de prendre ce temps qui a été bénéfique.
Prudente, j’ai finalement resserré l’entonnoir à mon rythme, par étape. Je me suis mise à l’action plutôt que de trop réfléchir. A chaque pas, je prenais le temps de me faire à cette idée, de contrarier mes pensées limitantes. Je validais qu’il s’agissait du bon chemin en faisant beaucoup de recherches sur les métiers, leur écosystème, leur manière de communiquer…
J’ai décidé de valider ces pistes en partant de moi : qu’est-ce qui me plaît dans mon métier, mais aussi dans la vie ? Quelles sont mes convictions, mes valeurs ?…
J’ai établi une liste et finalement tout était là. J’ai par exemple ce petit côté épicurien et cette attirance pour les « jolies » choses, qui me procurent du positif au quotidien : les belles images, la décoration, la typographie, l’artistique, les couleurs, les motifs, les fleurs, les fringues, le makup, le soin…
J’ai aussi défini la vision que j’ai de mon métier : je sais et je suis convaincue qu’une belle image est un vrai vecteur de crédibilité, de différenciation pour une entreprise. Je vois tout de suite ce qui pourrait être amélioré, mis en valeur pour en faire des atouts. Embellir et aider.
C’est avec cela que je suis repartie à la quête de mon client miroir ! J’ai rédigé de nouveau mon questionnaire et j’ai repris les interrogatoires. Les réponses que j’ai trouvé les plus intéressantes et qui ont vraiment fait tilt, sont celles qui répondaient à cette question : « pourquoi avez-vous choisi d’exercer ce métier ? ». Leurs réponses m’ont réellement parlées, m’ont touchées…
Dans leurs discours, j’ai retrouvé cette même vision et ces points communs entre les métiers liés à l’esthétique et ceux du graphisme : d’abord un métier-passion, une sensibilité artistique, un sens de l’esthétique évidemment, des connaissances techniques prodiguées pour rendre meilleur, valoriser, apporter un mieux-être, conseiller et aider. Et surtout, ce sont des métiers où l’humain tient une place centrale.
Apporter le bien par le « beau » avec générosité et humanisme, bien au-delà de l’aspect superficiel ou futile : voilà notre lien commun !
Bien plus que de choisir le métier de mon avatar, il s’agissait en fait pour moi d’être en phase avec une vision et des valeurs communes. C’était aussi assumer ce côté coquette, qui ne me définit pas totalement mais qui fait partie de moi depuis toujours. C’était mettre en avant ce que j’aimais dans la vie, de manière plus personnelle et rentrer en contact avec des personnes qui le partage.
Mon goût pour le design, le joli, le style, le soin du détail et mes compétences professionnelles, misent au service des métiers d’image et d’embellissement faisaient alors sens et tout semblait s’aligner.
J’ai cette impression aujourd’hui de savoir où je vais, de communiquer de manière plus fluide, d’apporter vraiment quelque chose car ma cible a conscience de l’importance de soigner son image pour le bien-être et la crédibilité de son activité. Avec elle, il y a des vrais échanges sur l’aspect visuel : elles ont une appétence pour les couleurs, le style, le design… C’est très agréable ! Elles ont leur personnalité, leurs parcours, leurs savoir-faire, leur savoir-être, leur idéal et je leur permets de traduire cela visuellement. J’ai envie de les aider à être visibles et différentes pour qu’elles s’épanouissent dans leur métier.
Pour finir…
Pour trouver sa cible, il est important de prendre le temps, d’explorer, creuser et de toujours avancer en se sentant aligné avec ses choix (étape par étape, si cela nous semble un peu effrayant).
C’est se demander ce qu’on aime vraiment faire, les valeurs qui nous sont importantes et trouver les points communs qui nous lient à cette cible, même s’ils ne sont pas évidents au premier abord. C’est être curieux de comprendre leur problématique et se poser la question « est-ce que ce sont ces personnes que j’ai envie et que je peux aider ? ». Simplement partir du principe qu’on ne sait pas et laisser ses aprioris de côté.
Trouver sa cible idéale, c’est savoir où aller, communiquer de façon plus naturelle et spontanée, c’est se sentir à sa place et aligné.
Pour les graphistes qui auraient peur de se fermer des portes en se nichant, ma petite expérience montre déjà que grâce à ce choix de cible, j’ai naturellement orienté ma communication sur le thème de l’esthétique, celle de l’image digitale d’une entreprise notamment. Ce discours me donne en fait une posture et une légitimité qui parlent également à d’autres secteurs d’activités et m’ouvrent en fait d’autres portes.